Tortilla española ou Omelette aux pommes de terre (et questionnement sur les copyrights)
Quelques photos d'Espagne, ça vous dit ? Je suis sûre que Eryn ne dira pas non :)
Christophe Colomb pointe son doigt vers les Amériques à l'entrée du port de Barcelone
Barcelone, encore
Vue, dos au port de Barcelone
Bésalu, ville médiévale de Catalogne
à voir absolument
Valencia, cité des sciences et des arts
Girona, nous adorons cette ville chargée d'histoire.
C'est une ville universitaire qui bouge énormément.
Girona, cathédrale de style gothique, un des nombreux sites à voir.
Aujourd’hui, il est acquis que les tortillas ou omelettes aux pommes de terre sont d’origine espagnole. Pourtant, j’ai toujours vu ma mère – Languedocienne - en faire et ce, aussi loin que je me souvienne. Ma belle-mère – d’origine Espagnole – les fait exactement de la même façon.
Je ne prétends en aucune façon qu'il s'agit de la "vraie" tortilla, c'est un terme que je n'utilise jamais car je pense que celui ou celle qui parierait son salaire sur une telle affirmation (quelle que soit la recette) serait fort imprudent.
Si, à priori, il semble que ce ne soit pas difficile de les réussir, en réalité, il y a un tour de mains à prendre et quelques règles à respecter, faute de quoi elle ne sera pas aussi fondante et moelleuse que celles que l'on trouve dans les meilleurs bars à tapas de Barcelone.
Une tortilla – omelette – aux pommes de terre doit être épaisse – au moins 5 centimètres – il ne doit pas y avoir trop d’œufs proportionnellement à la quantité de pommes de terre et les personnes au régime anti-cholestérol doivent s’abstenir car il est impossible de la faire cuire autrement que dans une bonne quantité d’huile.
Je dois vous faire un aveu, la tortilla qui suit n'est pas la plus belle que j'ai réussie, elle est trop plate à mon goût, même si elle était aussi bonne que les autres. En fait pour avoir une tortilla bien épaisse il faudrait doubler les quantités tout en gardant la même poêle ou, comme l'aurait dit La Palice, prendre une poêle plus petite.
:: Nadine ::
Pour quatre à six personnes :
800 pommes de terre moyennes (j'achète assez souvent des "Agata" elles sont très bonnes et conviennent pour pratiquement toutes les cuissons)
6 œufs
Huile d'olive
sel, poivre
On peut selon les goûts ajouter :
* 1 oignon et/ou 1 poivron rouge
* des aubergines
* des morceaux de tomate
>> Peler et laver les pommes de terre.
Les couper en 2 dans le sens de la longueur et encore en 2 toujours dans le sens de la longueur. Couper ensuite en lamelles fines. Un petit truc (que ma mère aurait désapprouvé) : je mets les lamelles de pommes de terre dans un plat allant au micro onde et je les fais pré-cuire 10 minutes à couvert à 900 watts, en les remuant à mi-parcours.
>> Recouvrir le fond d’une poêle pas trop grande (25cm de diamètre) avec 5cs d’huile d’olives (8cs si vous ne passez pas les pommes de terre au MO), faire chauffer sur un feu assez vif. Ajouter les lamelles de pommes de terre, les imprégner d’huile en les remuant une minute et baisser le feu presque au maximum. Couvrir. Les pommes de terre doivent rester blanches et fondantes sans s’écraser toutefois.
>> Remuer de temps en temps en temps, délicatement sans oublier de saler modérément à chaque fois.
Pendant ce temps, battre les œufs, très légèrement, dans un saladier, saler, poivrer. Les œufs doivent être tout juste battus comme pour toute omelette qui se respecte.
>> Quand les pommes de terre sont cuites les mettre sur un papier absorbant - je mets du papier absorbant sur une passoire - pour enlever le maximum d’huile, les basculer immédiatement dans les œufs battus et avec une cuillère les tourner délicatement pour bien les imprégner. Il est important de mettre les pommes de terres très chaudes dans les œufs battus pour que ces derniers pénètrent les pommes de terre. Ne pas verser les œufs directement sur les pommes de terre dans la poêle.
>> Dans la même poêle, nettoyée avec du papier absorbant, remettre 5cs d’huile d'olive à chauffer et quand elle est bien chaude, basculer le contenu du saladier, bien répartir les pommes de terre et les mettre bien à plat, les enfoncer avec la spatule si elles dépassent de la surface. Baisser immédiatement le feu, couvrir et laisser cuire jusqu’à ce qu’il n’y ait presque plus d’œuf liquide. On n’est pas obligé de couvrir, d'ailleurs beaucoup ne le font pas, mais je trouve que cela facilite la cuisson et en diminue le temps empêchant ainsi l’omelette de trop brunir.
>> Retourner sur la poêle une grande assiette ou un couvercle que l’on plaque fortement à l’aide de la main libre et d’un geste rapide retourner poêle et assiette en même temps de façon à ce que le côté cuit de l’omelette se retrouve au dessus. Faire glisser l’omelette dans la poêle et poursuivre la cuisson quelques minutes en repoussant les bords vers l'intérieur afin d'avoir une omelette avec des bords bien ronds.
>> Glisser l’omelette sur le plat de service et la laisser reposer 4 ou 5 minutes. Je ne vous cacherai pas qu'il m'est arrivé quelquefois de retrouver l'omelette dans l'évier (car bien évidemment, cette opération périlleuse s'il en est -lol - doit se faire au dessus de l'évier).
>> Si on ajoute des oignons et/ou des poivrons, les détailler en fines lamelles et les faire revenir à part. Les ajouter aux pommes de terre en fin de cuisson de celles-ci.
J’ai l’habitude de la servir avec une salade de tomates et une salade d’endives, ici, ce sont des pousses d'épinards. On peut aussi la couper en cubes que l’on sert à l’apéritif en guise de tapas.
>> elle doit être bien cuite, il ne doit pas y avoir de trace d'œufs battus.
>> si on bat trop les œufs d'une omelette on se retrouve avec une texture très serrée, lourde.
>> si vous avez peur de retourner l'omelette, une fois la première face cuite, la glisser dans le four, sous le gril très doux et terminer la cuisson (truc trouvé dans le livre "Le tour du monde de la cuisine - Espagne")
Comme je l'ai dit plus haut, je fais cette omelette depuis plus de trente ans, je tiens la recette de ma mère qui la tient de sa mère qui la tient de ... etc, etc...
J'ai fait le brouillon de ce billet il y a quelques temps bien avant d'acheter un livre, "Le tour du monde de la cuisine - Espagne" de Beverly Leblanc, sur lequel on trouve également cette recette, ce qui est tout à fait normal, c'est un classique de la cuisine espagnole. La recette du livre est quasiment identique à la mienne (la mienne est plus détaillée) - normal aussi, il n'y a pas cinquante façons de faire une recette aussi basique.
Là où porte mon questionnement c'est sur le copyright des livres où figurent de telles recettes pour lesquelles il n'y a aucune création de la part de l'auteur (idem pour toutes les recettes du livre). On peut lire : "aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ...etc, etc,... sans l'accord des ayants droit". Si je suis d'accord pour le livre dans son intégralité, pour les photos, pour les textes hors recettes, j'ai du mal à être d'accord pour la recette elle-même et je me demande même si nos mères et nos grands-mères ne pourraient pas attaquer certains auteurs de livre de cuisine pour plagiat de leurs recettes, conservées bien précieusement dans des carnets ou tout simplement, transmises oralement comme c'était souvent le cas. C'est ironique, bien sûr, mais quand même ... Ce qui vaut pour ce livre, vaut également pour bien d'autres.